Description
« Celui qui pleure dans la nuit, les étoiles et les astres pleurent avec lui ». Talmud
Ces larmes de sang nous font penser à cette tête couronnée d’épines, aux outrages subis, aux larmes de sang qui surgissent…
Il semble que ces gouttes de sang n’en finissent pas de couler, sans origine ni fin, larmes qui s’égouttent et s’imposent éternelles dans leur apesanteur et insoutenable présence.
Le désir douloureux de la Lumière, cette tension infinie, semble ne jamais devoir se guérir mais, au contraire, se propage et se répand en larmes devenues elles-mêmes lumineuses, larmes de cristal, à l’image d’un désir devenu lui même lumineux ; larmes de lumière de l’orant profondément blessé mais qui transfigure sa souffrance. On pense à Cioran pour qui la grandeur des saints consiste en ce pouvoir insurpassable entre tous d’invoquer le don des larmes (Des larmes et des Saints).
Ces larmes nous rappellent que les yeux ne sont pas destinés à voir seulement ; certains yeux saignent d’avoir trop vu, ne peuvent plus même pleurer, mais sont destinés à pleurer l’impossible Vision.
Cette hémorragie lumineuse de larmes nous fait accéder à l’intemporel.
Entre sang et larmes, l’alchimie a opéré et si nous pouvons contempler en toute larme une promesse de lumière, c’est parce qu’elle recèle en son cœur le souvenir de tant de nuits éblouies par elles.
Elisabeth Blanchard, Philisophe et enseignante
Détails
Date: 2004
Technique: Triptyque composé d’environ 300 gouttes de cristal clair et 200 gouttes de verre rouge.
Dimensions: Hauteur : 3,50 m ; Largeur : 9 m.
Lieu Exposition: Musée d’Art de Toulon - exposition “ Marie-Madeleine contemporaine ”, été 2004. / Hospice Comtesse, Lille printemps 2005.
Credits photographiques: H Mugot, Fr. Amprimoz, N. de Reyniès.