Description
Projet de sculpture monumentale
L’œuvre est née d’un émerveillement : la liquéfaction moirée d’une superposition de trames… comme si la lumière, soudain, révélait sa forme.
DESCRIPTION
La sculpture est constituée de 3 parties interdépendantes : 2 vagues verticales de verre (extra-blanc sécurit), 1 sol d’acier rouillé, mat, de la lumière.
De face, c’est une double vague lumineuse de verre, strié de fines lignes parallèles en poudre de verre, une doublerie d’eau de 4,50 m de long chutant d’une hauteur de 2,50 m …
Pour maintenir solidement dressés ces 2 murs évanescents mais lourds et pour éluder l’effet « socle », un piètement long d’acier oxydé à section triangulaire permet de pincer la base de chaque courbe de verre sur une trentaine de cm et, de là, de glisser en pente douce vers le niveau du sol.
Entre les 2 rideaux de verre, serpente un vide, une faille, le cœur énergétique de la sculpture.
Au delà, définissant le champ de l’oeuvre, s’étendent deux aires rectangulaires de 3m environ de large sur 6m de long, soulevées, fracturées, froncées en trapèzes par l’ondoiement puissant de l’eau-verre. (voir croquis et images)
Fouler ces flancs d’un roux mat, pour approcher la grande vague lumineuse, dégèle en quelque sorte le verre qui se liquéfie sous nos yeux. Nos divers déplacements sagitaux ou longitudinaux mettent en mouvement les moires optiques créées par la superposition des lignes horizontales gravées sur les verres.
La limpidité de ces apparitions est exaltée par un éclairage de leds à la base des verres, caché dans la pince du socle. Des projecteurs à source ponctuelle, depuis le plafond, jouant de la réflexion et de la transmission de la lumière sur et à travers le verre, projettent obliquement de part et d’autre sur l’ocre rouge des pentes, l’ombre anamorphosée des lignes sérigraphiées sur les verres et de leurs franges d’interférence, faisant ainsi déborder l’eau sur ses rives. (voir vidéo)
Pour des raisons pratiques de fabrication, de rangement et de transport éventuel, chacune des 2 vagues de verre se décompose en 6 sections inégales. De même, chacun des 2 piètements métalliques se décompose en 6 sections aux dimensions des 6 plaques courbes de verre. L’œuvre, ainsi constituée de 24 éléments est aisément démontable.
Pour être toujours à son maximum d’intensité visuelle et de « présence », cette œuvre sera exposée en intérieur (protocole d’éclairage faisant partie de l’œuvre). Les pollutions, le vent, l’impermanence du rayonnement solaire m’ont fait renoncer à une exposition extérieure.
DIMENSIONS
2 vagues de verre :Longueur de chaque vague = 6 m ramenés par les plissements à 4,50 m – Hauteur = 2,50 m (Hauteur émergée du verre= 2,20m) – Epaisseur =12 mm .
Chaque vague est une juxtaposition précise de 6 rectangles inégaux de verre bombé à chaud à partir de 2 moules de diamètre différents. Chaque section a son piétement propre.
2 Socles : pour les 2 ensembles de 6 socles contigus, largeur = env 3 m x Longueur = 6 m – H1 = 30 cm, côté verre courbe et H2 = 1cm, côté sol.
Les dimensions de chacun des 12 socles trapézoïdaux épousent celles des 12 grands verres.
Le territoire de l’œuvre est un carré de 6m x 6m.
Un vide central : à définir pour un effet maximum de mobilité et de lisibilité des moires . Dimensions variables. (voir dessins joints).
CONCLUSION
Sans jamais user de l’EAU en tant qu’élément naturel, l’ensemble de l’œuvre en condense simultanément diverses expressions.
Dans ce projet, l’EAU s’énonce : dans la transparence et la pureté du verre extra-blanc qui la métaphorise, dans son pouvoir de réflexion, de transmission lumineuses… dans la fluidité mouvante des moires optiques des 2 grandes vagues de verre bombé, dans la double écriture ondulatoire (sinusoïdes des 2 vagues de verres dressés et franges d’interférence par superposition des trames ) dans la rouille du socle (oxydation de l’acier). dans sa force subversive -l’eau vient à bout de toute matière solide- en corrodant, fronçant, déchirant le fer et sculptant ses rives… en débordant (ombres projetées) sur ses plages…
L’EAU FORTE est aussi et d’abord une technique de gravure…
Détails
Date: 2012
Credits photographiques: Réalisation des images et de l’animation 3D : Thibault Deltour