Description

Festival Arbres en Lumière – Genève (Décembre 2011- Janvier 2012) – Place Bémont (vieille ville)

Installation visible de jour et de nuit.

Une double inspiration !

– Un souvenir ébloui ! L’espace d’un jour d’automne d’un ginko-biloba. Cet arbre, le plus vieux du monde, dit-on, dont les feuilles sont de petits éventails, devient jaune d’or à l’automne et, du jour au lendemain, perd toutes ses feuilles, éclipsant sa nudité au dessus d’ un éblouissant tapis de lumière… Quelque chose d’aussi poétique, d’aussi fragile, d’aussi éphémère, d’aussi beau et mélancolique que le miracle, au printemps, des cerisiers du Japon.

– Les fondements mémoriels de l’Occident ! Les 2 arbres bibliques de la Génèse et de l’Apocalypse : l’arbre de la science du bien et du mal et l’arbre de vie. Le premier, interdit aux hommes par Dieu pour les préserver de la mort ; le deuxième qu’il ne goûteront jamais pour avoir désobéi et mangé du fruit du premier. Arbre de la connaissance, de la curiosité et de l’intelligence humaine dont toutes les inventions traînent leurs ombres désastreuses, arbre du langage et du sens qui nous arrache à l’enfance [1] bienheureuse, Nudité honteuse de l’homme et de la femme après avoir mangé du fruit de l’arbre, qu’ils cachent d’un pagne de feuilles, dénuement de l’arbre !

Feuilles mortes,

mots chus,

lettres en vrac,

insignifiance du Verbe,

ultime incandescence,

labeur in-fini de l’artiste pour soutenir le Vide…

Place Bémont à la proue de la vieille ville de Genève, un grand arbre d’hiver, nu et sombre. A son pied, au sol, sur l’espace circulaire de projection de son ancienne frondaison : un tapis de lettres majuscules, en vrac, peintes en jaune fluorescent. Les 2460 lettres constituent le texte extrait de la Genèse où se situe le récit de la Chute et, en son centre, celui de l’Arbre de la science du bien et du mal. Le sens du texte s’est défait dans la chute et n’offre plus que l’écho lumineux du Verbe, écho qui s’intensifie avec la nuit où le jaune fluorescent des lettres, sous l’effet de la lumière noire, se dématérialise et redevient Lumière Originelle. Par réflexion, l’arbre nu, au-dessus, se nimbe d’or et apparaît tel un fantôme, porté par un tapis de feu.

[1] (in-fans : celui qui ne parle pas)

 

Détails

Date: 2011

Technique: 2464 lettres d’inox et émail jaune fluorescent + 4 projecteurs de lumière de Wood disposées autour du tronc d’un arbre en hiver.

Dimensions: Diamètre 8 m environ.

Lieu Exposition: Festival Arbres en Lumière - Genève

Credits photographiques: Hélène Mugot.