Description

Cette oeuvre a été conçue en 2023 à la demande du vice-président du comité français pour Yad Vashem et de la présidente de l’AREHSVAL pour la Place des Justes, entre château et Loire, à Tours.

Elle n’a pas été retenue lors du concours et n’a donc pas été réalisée.

 

Elle se compose d’un paravent de béton Bfup en forme de zigzag constitué d’un ensemble de panneaux de 1 m de base sur 2,50 m de haut.

Le dispositif tridimensionnel en zig-zag permet de faire tenir sur l’étroite parcelle prescrite, la surface nécessaire à l’écriture des 1012 noms, prénoms et âges, qui l’excède dans toutes ses dimensions.

En recourbant le zigzag des 12 panneaux verticaux, se forme immédiatement une Étoile de David déchirée.

C’est par cette déchirure-même que le visiteur, venu se recueillir, accèdera à cette chambre mortuaire.

Une étoile de David à 6 branches, intacte, sera fidèlement re-dessinée par incision dans la dalle de béton du sol.

Intérieur :

béton gris clair. Aspect très soigné, lisse et doux, gravé des noms des déportés.

Au sommet, 12 bandeaux où seront inscrits, en lettres d’or, les 4 plus beaux tercets du poème de Zelda Schneersohn-Mishkovsky : « À tout Homme il est un nom »

À TOUT HOMME IL EST UN NOM

que le Seigneur lui a donné

que son père et sa mère lui ont donné

À TOUT HOMME IL EST UN NOM

que les étoiles lui ont donné

que ses voisins lui ont donné

À TOUT HOMME IL EST UN NOM

que ses ennemis lui ont donné

que son Amour lui a donné

À TOUT HOMME IL EST UN NOM

que la mer lui a donné

que lui a donné sa mort.

Extérieur :

aspect du béton laissé brut. Au pied de 3 des 12 revers, une vigne vierge.

SYMBOLIQUE

Cette plante vivace, grimpante et couvrante, transformera la petite chapelle impassible en une clairière dedans et une gloriette dehors, sous la bonne garde des 2 grands arbres qui l’encadrent à l’arrière.

Cet entourage végétal protègera le drame absolu qu’elle évoque d’une confrontation directe avec la vulgarité de l’existence usuelle, réservant cette confrontation à ceux qui s’y préparent. En s’intégrant au paysage, elle protègera aussi le passant de devoir se forger une carapace d’indifférence pour ne pas se prendre en pleine figure et en permanence l’horreur et la honte qu’elle contient.

Par ses changements successifs de couleurs, passant du vert tendre du printemps au vert dense de l’été, puis au rouge magenta et au roux de l’automne jusqu’au dénuement gris de l’hiver, c’est la Vie qui nait, s’épanouit, meurt et ressuscite, que cette vigne inlassablement proclamera.

Toute l’année la diffraction de ses couleurs vives récitera la lumière.

C’est le flamboiement presqu’irréel de cette vigne, à l’automne, qui rappellera le feu où leurs corps furent jetés.

C’est l’écriture maigrelette des réseaux de branches et de tiges agrippées sur le gris du mur qui dira, l’hiver, pour eux le Kaddish des endeuillés.

Et c’est, à chaque printemps, la Vie ressuscitée qui murmurera, dans la splendeur frissonnante des feuilles, sous le souffle des vents : « Mort où est ta victoire? »

DÉTAILS

DATE: 2023

TECHNIQUE: Béton BFUP et feuille d’or 24 carats + Vigne vierge

DIMENSIONS : 36 m2

LIEU EXPOSITION : Place des justes à Tours

CREDITS PHOTOGRAPHIQUES : Hélène Mugot

Cliquez pour accéder au PDF de l’ensemble du projet :  « À tout Homme il est un nom »

Détails