Description
AUTEURS
Hélène Mugot pour la conception générale et la partie visuelle + voix des poèmes.
Fabrice Bertrand pour l’animation d’une maquette 3D, la réalisation de la vidéo et la composition musicale.
MATÉRIAUX ET MATÉRIELS
Marbres noirs de Belgique (noirs de Mazy) + or.
Lumière et son : 1 vidéo-projecteur conduit par ordinateur + Hauts Parleurs + amplificateur.
1 sol circulaire de verre noirci au revers.
« L’origine wallonne de ces pierres, comme d’Henry Bauchau lui-même, ne peut être une simple coïncidence : j’y vois le signe de sa bienveillance et je m’émerveille d’être conduite à ajuster son ciel étoilé de poète à la terre noire qui l’a porté.
D’une nuit, l’autre, « en lumière acharnée… »
LIEU
La Chapelle de la Vieille Charité, pour la simplicité, le volume et la pureté de sa sonorité.
DESCRIPTION
Sur un sol de verre noir réfléchissant l’espace, sont parsemées 150 pierres anthracites brutes et mates de formes diverses, portant chacune sur une petite surface polie (devenue d’un noir profond) une étoile d’or posée à la feuille.
Chaque pierre est associée à un poème court et jubilatoire pris dans l’oeuvre poétique d’Henry Bauchau.
▪ Les poèmes
L’émission sonore du poème se déclenche quand un mince faisceau lumineux vient frapper l’étoile de la pierre et la fait briller plus que les autres.
Quand la diction du poème est achevée, le faisceau se déplace lentement vers une autre pierre étoilée, balayant une trajectoire qui laisse en mémoire comme le tracé d’une constellation.
Ces déplacements lumineux coordonnés aux poèmes font l’objet d’un programme conçu par ordinateur finalisé en film-vidéo.
▪ La musique
Accompagnant le mouvement lent du faisceau lumineux passant d’une pierre à l’autre, la musique électroacoustique crée la matière sonore d’un voyage cosmique et laisse émerger la voix pour chacun des poèmes lus, créant autour de l’installation un espace sonore continu mais en perpétuelle métamorphose, dont les variations de masse, d’intensité et de timbre transportent au fil du voyage l’écho des rythmes et des couleurs des mots d’Henry Bauchau.
Dans la religion juive, on laisse un caillou, comme une pensée, sur la pierre tombale du mort que l’on est venu silencieusement visiter. Henry n’était pas juif, mais je sais qu’il aimera que l’éternité de ses poèmes reposent dans la pauvre « Pierre Sans Chagrin »* qu’on broie pour damer nos routes d’en bas, ombres erratiques de la voie lactée où désormais il vagabonde.« Ce qu’on nomme la Voie lactée, sans y rien comprendre, c’est un immense fleuve de larmes dont l’estuaire est au Paradis. » écrit Léon Bloy. « Jubilations » voudrait faire luire celles qu’il a réussi à changer en poèmes.
Comme des lambeaux de nuit céleste cristallisés par le Verbe poétique, les pierres arrachées au ventre de sa Terre chantent quand se rallume, sous le pinceau de lumière, l’étoile qu’elles furent avant de refroidir, de durcir et de chuter.
Résurrections minuscules que l’art me permet de célébrer!
* La Pierre sans chagrin (Poèmes du Thoronnet) – Recueil publié en 2001 aux Editions Actes Sud
Crédits photographiques : Fabrice Bertrand.
Détails
Date: 2020