Description
« Au commencement était le Verbe… ». L’artiste utilise ici, comme dans d’autres oeuvres récentes, « Le Pouvoir du Monde » (1996), « Le centre du monde » (1998), « Le Banquet » (1999), les mots, les noms des choses au lieu de leur représentation, dans le but de redonner au sens et au Verbe leur force fondatrice. La première parole rapportée dans le récit biblique de la Génèse nomme la Lumière et la fait exister. Par le sésame des appellations, remontent à la surface de la mémoire, collective ou personnelle, des figures plus riches de signification, plus épaisses et plus fécondes.
Pour matérialiser cette approche pour ainsi dire métaphysique et ne pas rajouter une image de plus à un environnement contemporain déjà saturé, Hélène Mugot a choisi l’holographie – écriture de lumière – pour illustrer l’idée de Paris – « Ville – Lumière » – . Un parcours à la fois sensible et conceptuel se déploie dans l’espace, en avant et en arrière de la plaque holographique. Toutes les teintes du spectre de l’arc-en-ciel sont utilisées et concrétisent, en une trentaine de nuances, la lumière qui rayonne dans le champ du visible. Les élégantes lettres, en écho à la belle Didot des anciennes plaques de la voirie parisienne,se détachent en perspective dans une sorte de ballet logique et ordonné.
Les noms de rues, quais, ponts, avenues, places, passages, impasses, cours, squares et jardins, se suivent en enfilade, se croisent et forment, à travers deux cubes virtuels, visibles seulement successivement, deux promenades – cartes du tendre ou tableaux poèmes – chacune ayant son ambiance propre. L’une commence par le bleu, l’autre se termine par le rouge, les deux couleurs de la Capitale. La première promenade appartient au monde buccolique de l’Âge d’or et nous renvoie à un Paris d’autrefois, campagnard, fleurant bon les saisons. La seconde, qui débute sur un coup de foudre, nous entraîne dans les délices et les affres de la vie, de l’amour et du travail…, l’histoire des hommes de toute éternité. Mais après le paradis perdu revient le Paris de toujours, le Paris retrouvé.
Françoise Raynaud, conservatrice au Musée Carnavalet
(cube n° 1 / 0° à 60 ° de l’angle de vision de l’hologramme)
( cube N°2 / 60° à 120° de l’angle de vision de l’hologramme )
Détails
Date: 2000
Technique: Hologramme numérique de réflexion faisant apparaître tour à tour deux images virtuelles. Typographie Bodoni Roman. Logiciel 3D Studio Max, transfert des fichiers par Internet au laboratoire holographique Zebra-Imaging (Austin, Texas) ; et assistance de Sébastien Dabadie.
Dimensions: 120 x 120 cm, en quatre morceaux de 60 x 60 chacun.
Lieu Exposition: Commande du Musée Carnavalet pour l’exposition « PARIS - 3D » - 2000
Credits photographiques: Sébastien Dabadie.